Comment tailler un olivier

L’olivier est un arbre symbole de longévité, de résilience et de générosité. Mais pour qu’il donne des fruits abondants chaque année, il ne suffit pas de le planter et de l’arroser. La taille est un geste clé. Bien menée, elle améliore non seulement la forme et la santé de l’arbre, mais elle favorise surtout la production d’olives. Ce guide vous explique comment, quand et pourquoi tailler votre olivier, avec méthode et bon sens.

Pourquoi tailler un olivier est essentiel

À l’état sauvage, l’olivier pousse de façon dense et touffue. Cette croissance naturelle limite la circulation de l’air et de la lumière dans le feuillage, favorisant ainsi les maladies, les parasites, et réduisant la production de fruits. En taillant, on guide la structure de l’arbre, on stimule le bois productif, on limite le vieillissement prématuré, et on régule la croissance végétative. Un olivier bien taillé est plus sain, plus esthétique et plus généreux en olives.

Quand tailler un olivier pour de meilleurs résultats

Le moment idéal pour tailler un olivier se situe à la fin de l’hiver ou au tout début du printemps, entre février et avril selon le climat. À cette période, les risques de gel sont écartés, et l’arbre entre en période de reprise végétative. Il ne faut surtout pas tailler en période de gel ou de forte chaleur : en hiver, les plaies peuvent geler ; en été, elles cicatrisent mal et exposent l’arbre aux maladies.

Une taille légère d’entretien peut aussi se faire en automne si nécessaire, mais elle ne doit pas être trop sévère. L’objectif est alors de supprimer quelques gourmands ou branches mortes.

Les différents types de taille selon l’objectif

1. La taille de formation
Elle concerne les jeunes oliviers, généralement dans les trois premières années après plantation. On cherche à créer une charpente solide avec trois à cinq branches principales bien réparties, ouvertes vers l’extérieur. Cela prépare l’arbre à sa future production.

2. La taille de fructification
C’est la plus courante. Elle vise à équilibrer la croissance du bois et la production d’olives. On réduit les branches ayant porté des fruits l’année précédente, pour stimuler le bois neuf, qui portera la récolte suivante. Il faut également éclaircir le centre de l’arbre pour favoriser la lumière, essentielle à la floraison.

3. La taille de régénération
Elle concerne les oliviers âgés, négligés ou mal formés. Elle est plus radicale et s’étale souvent sur deux ans. On supprime progressivement les vieux rameaux, on réduit la hauteur, et on stimule de nouvelles repousses depuis la base ou les charpentières. Cela permet de rajeunir l’arbre sans le stresser brutalement.

Comment tailler correctement : méthode et gestes clés

Avant toute chose, utilisez des outils propres et bien affûtés : sécateur, scie d’élagage, ébrancheur. Désinfectez les lames entre chaque arbre pour éviter la propagation des maladies.

Commencez par éliminer :

• Les branches mortes, malades ou abîmées
• Les gourmands (pousses verticales très vigoureuses) au pied ou sur les branches
• Les rameaux qui croisent, qui s’entrecroisent ou qui poussent vers le centre

Ensuite, aérez la ramure :

• Laissez passer la lumière au cœur de l’arbre : l’olivier aime le soleil, il en a besoin pour fructifier
• Supprimez les petits rameaux intérieurs inutiles
• Favorisez les branches horizontales ou légèrement inclinées, porteuses de fruits

Enfin, raccourcissez certaines branches secondaires de l’année précédente :

• Cela stimule le développement de nouvelles pousses fructifères
• Coupez juste au-dessus d’un bourgeon orienté vers l’extérieur
• Ne laissez jamais de moignon, pour faciliter la cicatrisation

Erreurs fréquentes à éviter

• Trop tailler d’un coup : cela épuise l’arbre, déclenche une repousse excessive de bois au détriment des fruits, et augmente les risques de maladies.
• Tailler au mauvais moment : le gel ou la chaleur excessive peuvent endommager les plaies.
• Utiliser des outils sales ou émoussés : cela provoque des blessures mal cicatrisées et des infections.
• Fermer la ramure : si vous ne laissez pas passer l’air et la lumière, l’olivier produira peu et attrapera facilement la fumagine ou la cochenille.

Ce que la taille change vraiment pour la récolte

L’olivier produit ses fleurs (et donc ses fruits) sur le bois de l’année précédente. Si on laisse l’arbre s’épaissir sans contrôle, la lumière n’atteint plus les rameaux porteurs, qui finissent par sécher ou ne plus produire. De plus, l’olivier est un arbre qui a tendance à alterner : une année productive, une année plus faible. Une taille bien conduite permet de lisser cette alternance, de maintenir la production stable, et d’avoir des fruits plus nombreux et plus gros.

Fréquence de taille selon l’âge de l’olivier

• Jeunes oliviers (0 à 3 ans) : taille légère une fois par an pour guider la structure
• Arbres adultes (4 à 30 ans) : taille de fructification tous les deux ans
• Arbres anciens (plus de 30 ans) : taille de régénération progressive, tous les deux à trois ans

FAQ

Peut-on tailler un olivier en été ?
C’est déconseillé. La chaleur ralentit la cicatrisation et affaiblit l’arbre. Il vaut mieux attendre la fin de l’hiver.

Pourquoi mon olivier ne donne-t-il pas d’olives malgré la taille ?
Peut-être taillez-vous trop fort ou trop souvent. L’olivier a besoin de bois de deux ans pour fructifier. Il faut aussi assez de lumière, et éviter les excès d’azote dans le sol.

Doit-on toujours couper les gourmands ?
Oui, surtout ceux du pied ou sur le tronc. Ils épuisent l’arbre et ne donnent pas de fruits.

La taille est-elle obligatoire chaque année ?
Non. Une taille bien faite tous les deux ans suffit souvent. Ce qui compte, c’est la qualité des coupes, pas leur fréquence.

Tailler un olivier est un art autant qu’une science. C’est un geste de soin, de compréhension et de patience. En apprenant à observer l’arbre, à comprendre son rythme et à intervenir au bon moment, vous l’aidez à rester en bonne santé et à vous offrir des récoltes abondantes. Un olivier bien taillé est un arbre équilibré, lumineux et productif. Il devient une véritable pièce maîtresse du jardin, année après année.

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